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    Jeune Nigérien, étudiant au pays des pharaons
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    C'est après l'obtention de mon Brevet en août 99, que mes parents décident de m'envoyer en Égypte poursuivre mes études, puisque malgré mon amour à l'égard des études, elles étaient presque arrêtées. J'étais presque désespéré, car au Niger en 99 l'année scolaire était perturbée par des grèves des enseignants qui réclamaient 9 mois d'arriérés de salaire. En octobre 1999, j'atterris alors à l'aéroport international du Caire. Je voulais pendant les premiers jours retourner au pays, ce n'était pas facile pour un jeune âgé de moins de 15 ans de quitter sa famille pour aller dans un pays étranger.
     

     

    Etudier en Egypte

     


    Tout d'abord, il est bon de savoir qu'étudier en Egypte n'est compatible avec aucune autre activité ; ne comptez pas sur un quelconque travail, car les étudiants étrangers n'ont pas le droit de travailler. Mais de ce que je connais de l'Egypte, c'est un pays de paix, je ne me suis jamais senti en danger. Concernant le racisme, rarement l'on observe des actes agressifs.

     


    Etudiants africains en Egypte

     


    Le nombre des étudiants africains en Egypte est estimé à 15.000 étudiants. Pour ce qui est des nigériens leur nombre est estimé à près de 200 étudiants. La plupart d'entre eux sont boursiers de la grande et célèbre Université islamique d'El Azhar ou ils sont logés, nourris et perçoivent une petite bourse à la fin du mois avec d'autres étudiants de 90 nationalités différentes. Ils suivent l'enseignement dans la langue arabe. Une minorité d'étudiants, à laquelle j'appartiens, fait ses études dans d'autres universités comme l'université du Caire, l'université Senghor, etc. où on suit les cours en français ou en anglais. En ce qui concerne les études, nous avons toujours ce proverbe en tête : « quand tu ne sais pas ce que tu fais, souviens toi de là d'où tu viens ». Juste pour dire que nous sommes conscients dans les études, nous nous donnons à fond, car nos parents comptent sur nous et l'Afrique compte sur ses dignes fils.
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    Amadou Djibril
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    Heureux qui comme Ulysse...

     


    Mes engagements associatifs m'ont permis de voyager un peu en Europe à l'occasion d'Ateliers d'échange et de sessions parlementaires avec le programme Euromed, ou des université d'été francophones. Ces déplacements m'ont permis de découvrir des cultures nouvelles, des habitudes auxquelles il m'était parfois difficile de m'adapter, comme la nourriture ou la barrière de la langue. J'ai en tête un exemple illustratif du choc des cultures qui, je pense, est commun à tous les Africains et qui froisse nos amis Européens : la ponctualité ! Mais l'expérience acquise grâces à ces rencontres interculturelles reste précieuse, j'en ai retiré un riche enseignement sur beaucoup de points tel que le travail d'équipe avec le souci de transparence et de crédibilité au sein du groupe, avoir de l'ambition pour ces projets, le droit à l'information et surtout de la confiance en soi. Je pense avoir de mon côté fait découvrir aux autres ma culture, et j'ai pu corriger l'image que certains Européens avaient de l'Islam. Partir à la découverte du monde ne peut qu'être enrichissant autant pour celui qui part que pour celui qui reçoit. Malheureusement cette chance n'est pas offerte à beaucoup d'Africains.
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    Mohammed Jadri


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    Le monde façonné par une longue histoire de mobilité

     


    Les mouvements de populations sur de longues distances sont structurels dans l'histoire de l'humanité. En 2005, on estime à plus de 200 millions le nombre de migrants internationaux, soit près de 3% de la population mondiale. Les Etats du Nouveau Monde sont le produit historique des migrations. Avec les hommes, ont circulé leur culture, l'individualisme, le capitalisme, l'Etat-nation, les religions et les langues. Pendant plus de quatre siècles, la traite des esclaves a déplacé plus de 10 millions d'Africains vers l'Amérique du Nord, du Sud et les Caraïbes et 17 millions vers les pays arabes. Au XIXe siècle, 52 millions d'Européens fuyants les crises agricoles, la pauvreté et les persécutions rejoignent les Amériques. A ces flux Nord-Nord, et secondairement Nord-Sud, s'ajoutent de vastes déplacements Sud-Sud depuis l'Inde et la Chine vers les grandes plantations de toute l'Asie du Sud-Est. Après la seconde Guerre mondiale, les nécessités de la reconstruction d'une Europe dévastée et la forte croissance économique des Trente Glorieuses réamorcent les mouvements migratoires, d'orientations Sud-Nord cette fois cette fois. D'abord au sein des empires coloniaux, puis entre Etats indépendants, s'organisent d'importantes circulations de travailleurs, relativement fluides et conçues comme provisoires. Depuis le choc pétrolier et le ralentissement économique, les frontières se sont toutes fermées aux migrations. Cette interruption brusque modifie profondément la question migratoire dans les sociétés de départ comme dans celles d'arrivées. « La jeunesse est l'avenir de l'humanité » a-t-on coutume de dire.
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    Hana Harit

     


    Petit regard sur les programmes d'échanges existants

    La place laissée à la mobilité des jeunes sur les deux continents

     


    Depuis plus de dix ans les changements produits dans le monde sur divers plans – politique, économique, culturel et social - ont permis le dialogue interculturel et l'intensification de la communication multiculturelle. La société civile a connu un développement majeur et important pour cette époque, occupant de plus en plus un rôle dominant dans le processus de renforcement démocratique. Les moyens pour faire participer la société civile, notamment la jeunesse, connaissent une diversification et augmentation continue. Nombreuses sociétés, institutions, organismes sont soutiennent nos activités.... Mais surprenant est que l'échange ou l'investissement entre les différentes sociétés du monde se font de manière suivante: de l'Europe vers l'Europe, de l'Afrique vers l'Afrique ou encore de l'Europe vers l'Afrique mais rarement de l'Afrique vers l'Europe. Ce qui veut dire que l'égalité des chances et l'échange est loin d'être un processus équitable, du fait probablement de l'inégalité économique. Toutefois, nous espérons que les choses vont évoluer et seront adaptées aux aspirations des jeunes qui demandent des conditions et des traitements démocratiques équitables, dont la plus compromise est la liberté d'aller et venir qui, rappelons le, est une liberté fondamentale. La Commission européenne abonde de programmes d'échange et de mobilité; échanges scolaire et universitaire, avec au-delà la possibilité d'effectuer un stage dans un pays européen, sans oublier le service volontaire européen et les chantiers bénévoles. Ces initiatives sont encouragées par le développement de programmes européens qui subventionnent les projets d'échange d'expérience ou de bonne pratique. En parallèle, le Conseil de l'Europe s'est fixé comme priorités pour les années 2006 et 2008 l'éducation aux droits de l'homme et le dialogue interculturel, la participation des jeunes et la citoyenneté démocratique, et pour ces causes différents soutiens financiers sont disponibles tels que le Fonds européen pour la jeunesse, le Fonds de solidarité pour la mobilité des jeunes, ou encore des Sessions d'étude. Certains de ces fonds sont utilisés pour une mobilité au-delà des frontières européennes comme Erasmus Mundo pour la mobilité étudiante, qui propose des bourses financées par l'UE aux ressortissants de pays tiers, ainsi qu'aux ressortissants de l'UE qui étudient dans les établissements partenaires à travers le monde. Cette possibilité est offerte uniquement aux étudiants. Récemment on observe la volonté de développer les liens entre les pays africains et européens entourant la Méditerranée notamment avec la Fondation Euromed qui a développé une plate-forme de différentes associations et organisations de jeunes, mais là encore seuls les pays d'Afrique du Nord sont concernés par ce dispositifs. Des stages de formation Afrique-Europe pour les organisations de jeunesse sont proposés par le Conseil de l'Europe dans le cadre de son programme éducation, dont l'ambition est de proposer un espace de formation, centré sur la coopération euroafricaine de la jeunesse et sur les projets de réduction de la pauvreté. En ce qui concerne l'espace francophone, l'OIF lance le service volontaire francophone qui s'adresse aux jeunes africains âgés de 21 à 35 ans souhaitant mettre pendant 12 mois leurs compétences au service d'actions mises en oeuvre dans 9 pays par l'Agence universitaire de la Francophonie, ceci dans le but de développer la mobilité des jeunes africains vers d'autres pays africains. Le CIJEF aura pour sa part envoyé 8 jeunes stagiaires canadiens en 2007 afin d'assister les organisations de jeunes à réaliser des projets de formation et d'information auprès de leurs pairs. Ceux-ci se sont rendus au Bénin, Cameroun, Djibouti, Togo, Moldavie, Ile Maurice, Maroc et Niger. Dans l'ensemble, la mobilité est reconnue comme source de formation, d'apprentissage et d'évolution mais elle semble réservée à une catégorie de jeunes.


    Pour en savoir plus :


    Portail européen de la jeunesse :  

    http://www.europa.eu/youth/


    Programme de volontariat de l'OIF :

    http://www.francophonie.org/actions/developpement/volontariat.cfm

     


    Hana Harit
    Alina Didilica

     

    Passer la frontière
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    Longue distance, voyage fatiguant, air frais de montagne, visages calmes, curieux, architecture intéressante et différente de celle de ma ville.... Oui, je suis dans uneautre ville d'Europe, c'est la Roumanie. Il y a quelques années, j'ai gagné une bourse de Master, à Cluj-Napoca. C'était la première fois que je quittais ma maison en goûtant la vie d'étudiant à l'«étranger». Avec une amie, boursière aussi, nous dûmes passer trois nuits à la gare, en plein automne, à cause du lourd processus bureaucratique d'inscription et d'hébergement. Mais la vie a changé une fois passée cette étape et les transformations m'ont envahie. Première impression, le plaisir d'entendre parler la vraie langue roumaine. Pour moi, qui venais de Moldavie, un pays (postsoviétique, mais roumain) où on parle une sorte de roumain et beaucoup le russe, c'était magnifique. Puis vient l'université, la haute qualité de la prestation des professeurs et – bien sûr – la bibliothèque, une richesse de ressources où j'ai passé des jours entiers.... J'ai remarqué l'ouverture des gens, si sociables, prêts à parler sur n'importe quel sujet, bruyants et experts dans tous les domaines. Ils sont plus dégagés, ont la liberté de penser et de s'exprimer sans peur, souvent parlant beaucoup en disant peu. Une intense vie culturelle et artistique se sent partout : divers spectacles - danse, théâtre, musique, concerts, films, expositions, festivals, fêtes nationales et religieuses... Et tout ça se passe dans une ville tranquille, bien aménagée, propre, montagneuse, pleine d'églises catholiques et orthodoxes, de grands boulevards et de belles places... Le temps a passé vite et je suis revenue chez moi avec l'envie de changer quelque chose, de promouvoir la liberté d'expression et de penser, le droit à l'information du citoyen, pour qu'il puisse connaître et défendre ses droits et libertés. Je garde maintenant de beaux et chauds souvenirs, des liens d'amitié et le fort désir d'y retourner et de prendre encore un peu de l'air roumain qui me manque...

     

     

    Alina Didilica
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    Matins d'Afrique

     

    Matin d'Afrique. J'ai dormi sur la natte étalée en bas, sans moustiquaire. Ce sont les oiseaux qui m'ont réveillée, ils cognent la vitre de leur bec, ça fait plusieurs jours qu'ils font ça à l'aube, je ne comprends pas pourquoi. La cour est déserte, le boeuf dort encore, il ne fait pas très chaud. Je sors le vélo pour aller acheter le pain. Je commence à bien connaître le chemin, j'évite les nids-de-poule, je dis bonjour à l'âne en passant, une voisine m'offre un gâteau et on discute un moment devant chez elle. Je fouille dans mes poches pour trouver de la monnaie, le garçon qui vend le pain m'aide à m'y retrouver parmi les pièces. Matin d'Afrique. J'ai eu du mal à trouver le sommeil, il a plu toute la nuit. Ce matin, la cour est dévastée. Hier soir, on avait mis des seaux pour mesurer le niveau de l'eau, et maintenant ils sont pleins. Il y a des trous, le sol est meuble, le temps semble arrêté. Le calme après la tempête, ou quelque chose comme ça. Je ne le sais pas encore, mais tout à l'heure, il faudra faire des détours pour éviter les chemins inondés, et s'enfoncer dans l'eau jusqu'aux genoux pour traverser la route. Pour l'instant, les poules se réveillent, je retiens mon souffle. Matin d'Afrique. Catherine me salue avec un accent qui chante, je suis heureuse de la voir, et je souris à Aurélia qui, dans son dos, agite la main à travers le tissu du pagne pour me dire bonjour. Catherine est en train de laver le linge dans une calebasse. Mangue et lait concentré sucré, je noue un tissu sur mes hanches. Je ne suis pas d'ici, mais pourtant, aujourd'hui c'est tout comme.

     

    Amélie Charcosset


     P
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  • Les tabous en scène

     

     

    Cristian Mungiu, jeune réalisateur roumain, n'hésite pas à aborder des sujets qui fâchent. Retour sur son parcours. « Il semble enfin qu'on n'ait plus besoin de gros budgets et de grandes stars pour faire une histoire que tout le monde écoutera », a commenté Cristian Mungiu le jeune réalisateur roumain qui a remporté la Palme d'or cette année. Cristian Mungiu est l'un des réalisateurs du mouvement« P o s t - décembre » les plus ambitieux. Ce mouvement s'est développé durant la période après la chute du régime Ceausescu le 21 décembre 1989. Il a travaillé avec Radu Milhaileau dans Train de vie et avec Bertrand Tavernier sur l'opus Capitaine Conan. Son premier oeuvre, Occident, applaudie dans les festivals de Thessalonique et Sofia raconte une histoire d'amour en triptyque. En 2005, Cristian Mungiu est le réalisateur de la partie roumaine de Cost and Gound, une série de courts-métrages dévoilant ce qu'est la vie en Europe de l'Est de nos jours. Son dernier succès 4 mois, 3 semaines et 2 jours, obtient la Palme d'or lors de l'édition 2007 du Festival de Cannes. Le film 4 mois, 3 semaines et 2 jours qui raconte l'avortement clandestin d'une étudiante de 22 ans dans une chambre d'hôtel d'une petite ville de la Roumanie de Ceausescu est le reflet de la vie quotidienne sous le régime communiste. C'est un film qui raconte des conséquences subtiles et parfois invisibles d'un régime qui a beaucoup limité les choix personnels et qui détermine les gens à réfléchir sur le monde.
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    Marinela Tane

     


    Pas Solo, le Mano

     

     

    Artiste français au parcours engagé dans deux causes : briser les tabous lié au Sida et améliorer les conditions de vie des enfants malgaches. Fils du caricaturiste Cabu et d'une journaliste militant pour l'écologie, le jeune Emmanuel se tourne ado vers le dessin et l'écriture. Il monte ainsi un fanzine baptisé « La Marmaille Nue » et signe quelques toiles qui seront exposées jusque New York. Manu – qui deviendra Mano – s ‘essaie également à la guitare au sein du groupe punk Les Chihuahuas. Ses membres l'encouragent gentiment à démarrer une carrière solo. Ni une, ni deux, Mano sort en 1993 son premier album intitulé... « La Marmaille Nue ». Il y évoque dans des textes crûs sa maladie – il est séropositif – et annonce sur scène qu'il a le Sida. Il exprime ses angoisses intérieures, écrit sur l'amour et la drogue mais dérange l'opinion publique. Mano Solo trouve finalement le moyen de cicatriser les plaies intérieures et de croire en des lendemains possibles (« Et je taille ma route / Plus rien ne me dégoûte »). Finis les larmes, le dégoût et la haine, place à l'optimisme d'une nouvelle vie (« Chaque fin est d'un nouveau lendemain qu'il faut aimer »). Comme pour conjurer le sort et l'avis des médecins, il produit quatre albums entre 1997 et 2002, où il mêle les influences d'hier et d'aujourd'hui : ambiances jazz et rock, envolées salsa ou ska, couleurs tziganes qui virent à l'africaine et en 2002, soutien à l'éducation des enfants malgaches pour lesquels il a donné un concert en mars 2006, au Bataclan. Ce soutien se traduit par la création de l'association Fazasoma Malgache. Puis d'autres projets vont suivre : la construction d'un centre de santé pour malades mentaux et d'une annexe de la maison Fazasoma pour accueillir les femmes seules avec enfants. Elles y reçoivent une aide pour monter leur commerce et recommencer à acquérir une autonomie. Aujourd'hui : la maison Fazasoma accueille 37 enfants logés, nourris, blanchis.
     

     

    Hana Harit
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    Alpha Blondy,

    Quand la musique adoucit les moeurs

     


    L'homme est médiatique. Ses frasques sont largement reprises dans les journaux. Mais sa musique a véritablement secoué l'Afrique de l'Ouest dans les années 80. Alpha Blondy s'est imposé avec un reggae très imprégné de rythmes africains. Son vrai nom est Seydou Koné, premier fils, il est né en 1953 à Dimbokro en Côte d'Ivoire. Il est élevé par sa grand-mère. Il est renvoyé du collège à 19 ans et part finir ses études à Monrovia au Libéria. Il y parle l'anglais qu'il a appris alors qu'il était au collège. Il rentre en Côte d'Ivoire avec l'idée de partir aux Etats-Unis perfectionner son anglais, faire de la musique et créer un groupe. À l'époque, il a en effet déjà écrit maintes chansons comme « Come back Jesus ».Le rêve devient réalité.  C'est en 1976 que Blondy débarque à New York pour suivre des études d'anglais. En réalité, cette ville lui permet de découvrir le reggae lors d'un concert des Jamaïcains de Burning Spear en 77. Là, il commence à chanter dans divers groupes avec le projet certain d'enregistrer un disque. C'est presque chose faite quand il rencontre le producteur Clive Hunt. Mais malheureusement, ce dernier le laisse tomber à la dernière minute. Le retour en Côte d'Ivoire, et la sortie de son premier disque Devenu Alpha Blondy, il rencontre Fulgence Kassy, producteur
    de télévision. Celui-ci le fait passer dans son émission "Première chance". A la suite de ça, il enregistre un premier disque "Jah Glory" (1983) avec un titre phare "Brigadier Sabari", chanté en dioula et inspiré par une vraie "opération coupde- poing" de la police ivoirienne à laquelle le chanteur a assisté. Le succès est instantané. Il sort un maxi 45 t intitulé "Rasta poué" qui devient un véritable « hit ». Alpha Blondy est plus qu'un chanteur : la star ivoirienne est un penseur politique dont le parti est celui de la paix dans une Afrique qui se déchire. En septembre 2005, il est nommé Messager de la paix pour l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire.

     

    Amadou Djibril
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    Johnny Clegg, le « zoulou blanc »

     


    Johnny Clegg, « le zoulou blanc », est un musicien blanc sudafricain essentiellement connu pour son combat contre l'apartheid. La lutte contre l'apartheid de Johnny : les groupes Juluka et Savuka. Ce combat commencera très tôt avec son ami Siphno Mchunu, musicien noir sud-africain. Ensemble ils vont former le groupe JULUKA dans les années 80 qui enchaînera les succès malgré les pressions du gouvernement sud-africain. Le groupe, inédit de par sa composition (musiciens noir et blanc jouant ensemble), n'hésite pas, en effet, à sortir des chansons politiques contre l'apartheid. Cela vaudra au groupe des pressions voire de la censure de la part du pouvoir mais le succès suivra néanmoins. En 1985 s'achève l'aventure Jukula avec le retrait de Siphno. Johnny lance alors un nouveau groupe sous le nom de SAVUKA. Il connaîtra avec un succès mondial vers les années 1990. Le point d'orgue sera atteint avec les hits que sont Asimbonaga et Scatterlings of Africa mais aussi par des récompenses (les victoires de la musique en 1990 ou encore des Grammy Awards en 1993). Asimbonaga et Scaterring of Africa : les hymnes anti-apartheid. La chanson Asimbonaga est un hymne pour la libération de Mandela, enfermé depuis 24 ans à la prison de Robben Island. Cette chanson est d'autant plus importante qu'elle s'inscrit à un moment où le nom même de Mandela est interdit d'être prononcé en public. Autre grand succès, la chanson Scatterings of Africa sort à un moment où le gouvernement sud-africain soutient la supériorité de la race blanche. Elle raconte que le berceau de l'humanité est l'Afrique et qu'ensuite elle s'est dispersée  travers le monde. Aujourd'hui ? Un nouveau combat mais contre le sida. Aujourd'hui, si l'apartheid est fini, le combat de Johnny n'est pas pour autant fini. Il s'est simplement trouvé de nouveaux combats : le SIDA qui touche là-bas des millions d'individus. Ainsi, il participe aujourd'hui à de nombreux concerts ou des albums contre le sida..

     

    Jean-Philippe Sun

     


     

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    Accords de Partenariat Économique UE-ACP : une chance pour l'Afrique ?

     


    Les nouveaux accords commerciaux, qui doivent entrer en vigueur début 2008, font l'objet de violentes controverses quant à leur impact sur le développement des pays les plus pauvres. Le 31 décembre 2007, les négociations entre l'Union Européenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) sur les Accords de Partenariat Économique doivent s'achever. A deux mois de l'échéance (à l'heure où j'écris ces lignes) et après cinq ans de discussions, la situation devient particulièrement tendue, car seuls deux des six blocs régionaux dans lesquels les pays ont été regroupés pour les besoins de la négociation sont disposés à signer. Pourtant, passée cette date, la dérogation accordée par l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à l'Union Européenne expirera, et l'UE devra mettre ses relations commerciales en conformité avec les règles du GATT. Des relations commerciales non conformes avec les règles du GATT L'Union Européenne entretient en effet depuis plus de trente ans des relations commerciales privilégiées avec 77 pays pauvres de la planète, ses anciennes colonies, qui sont regroupés dans la zone ACP. L'Accord de Cotonou, qui régit ces relations, accorde un accès préférentiel au marché européen aux exportations en provenance de ces pays : tarifs très faibles voire nuls, standards de qualité moins contraignants et quotas à prix minimum garanti. Ces avantages sont non réciproques dans la mesure où les produits européens restent pour leur part soumis aux mêmes règles que les produits des autres pays à l'entrée des marchés ACP, et en particulier à d'importants tarifs douaniers. Un tel accord constitue une violation directe de plusieurs règles du GATT : celle de la nation la plus favorisée, qui impose de traiter tous les partenaires commerciaux sur un pied d'égalité, ainsi que celle des préférences réciproques. Attaquée à l'OMC par de nombreux pays qui se trouvaient lésés par cette politique discriminatoire en faveur des pays ACP, l'Union Européenne s'est vue obligée d'y mettre un terme avant le 31 décembre 2007. C'est dans ce contexte qu'elle négocie depuis 2002 avec les pays ACP de nouveaux accords qui visent à se substituer aux chapitres commerciaux de l'Accord de Cotonou. Deux solutions sont possibles : soit les pays ACP reviennent au système de préférences généralisées de l'Union Européenne, ce qui leur serait très défavorable au regard des avantages dont ils bénéficient aujourd'hui dans le cadre de Cotonou par rapport aux autres pays en développement, soit l'accès préférentiel est maintenu, mais il ne peut être juridiquement toléré que s'il s'inscrit dans le cadre d'une zone de libreéchange à préférences réciproques. C'est cette dernière solution qui a été retenue par l'Union Européenne et que ci essaie tant bien que mal d'imposer aux pays ACP avant la date fatidique.

     


    Compétition inégale ou véritable partenariat ?

     


    Mais les opposants à ce projet de zone de libre-échange sont nombreux, aussi bien au Nord qu'au Sud, dans les milieux institutionnels comme au sein de la société civile, et ils se font entendre. Pour eux, une telle zone mettrait en compétition un géant et un nain économique, avec pour résultat l'invasion des produits européens à bas coût sur les marchés ACP, à laquelle les producteurs locaux de biens agricoles ou industriels ne pourront guère résister ; la baisse substantielle des recettes publiques du fait de la suppression totale des droits de douane (qui génèrent en moyenne 30% des revenus en Afrique subsaharienne), et donc des difficultés accrues pour financer les services publics. L'Union Européenne de son côté met en avant le fait que 30 ans d'accords préférentiels n'ont produit que des résultats décevants pour les pays ACP : leur part dans le commerce européen est passé de 7% à 3% entre 1976 et 1996 et ils restent spécialisés dans des exportations de matière premières à faible valeur ajoutée. Les accords préférentiels n'ont pas favorisé la diversification, la compétitivité et la croissance.
    Les Accords de Partenariat Économique visent à stimuler la croissance en mettant en place des marchés régionaux intégrés, libéralisés et dotés d'une protection tarifaire régionale, susceptibles d'attirer les investissements étrangers et de renforcer les échanges au niveau local, afin de diminuer la dépendance des pays ACP vis-à-vis de l'Union Européenne. Dans un
    deuxième puis un troisième temps, après des périodes de transition – qu'il va falloir négocier à l'OMC, la concurrence sera élargie aux autres marchés régionaux du Sud, puis à l'Union Européenne, avec le démantèlement progressif des tarifs à l'importation, tout en maintenant la possibilité d'exceptions pour certains produits sensibles. Toute la question est de savoir si ces périodes de transition seront suffisantes pour permettre aux producteurs locaux d'être compétitifs lorsque les protections disparaîtront peu à peu, afin que les importations à bas prix et l'extension des marchés profitent aux producteurs plutôt que les submergent. Lorsqu'on compare le géant européen au petit producteur africain, on a du mal à y croire.
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    Pierre Cuche

     

     

    - FIN- 

     

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